27.11.05

retour sur le passé - épisode 5


Août 2005. Joie: j'apprends que mon cousin, Yoann, a besoin de se rendre à la Rochelle pour un entretien. Je saute sur l'occasion pour revisiter cette ville que j'avais découvert un mois auparavant et rendre visite à Vivi qui passe ses vacances sur l'île de Ré. J'en profiterais pour lui remettre la lettre d'aveux...
Que dire sur ce séjour? J'ai adoré. Grand merci à Yoann, que j'ai pu découvrir cette semaine là! Je ne le connaissais pas vraiment, et je me suis rendu compte que j'avais un cousin adorable. Les pates mangées assis sur le port furent toutes aussi savoureuses que le repas pris au Food and Bar; merci pour les virées à Chatelaillon et les ballades dans la vieille ville... Bref, là n'est pas le sujet du blog.
À un moment donné, je me suis senti mal à l'aise en lui parlant. Il ne savait pas que j'étais plutôt porté sur la gente féminine, je lui ai donc appris que j'étais "lesbienne", et dans ma tête cela sonnait déjà faux. Pourtant, des années durant j'ai cru à ce que je racontais! Comme c'est simple de se mentir à soi-même... on est pour soi la dernière personne dont on se méfierait. Lorsque l'image que je renvoyais m'est apparu comme un rôle que j'interprétais, j'ai discerné le mensonge, et me suis alors déconnecté du personnage; j'ai senti que je ne pourrais plus tenir ce rôle bien longtemps.
Le 9 août, j'ai loué un scooter pour me rendre à l'île de Ré, en face de l'église de Sainte Marie, point de rendez-vous avec Vivi. Je vais éviter les "mon coeur exultait de joie" et autre "quel bonheur de..." pour raconter les épisodes de ma vie dont elle fait partie, si elle passe par là je pense qu'elle appréciera que je m'abstienne ;o). Du coup, je zappe sur le déroulement de la journée, et j'en arrive à l'instant où je lui remet la lettre. J'avais souhaité qu'elle la lise en ma présence, mais reflexion faite, je n'aurais eu ni réaction, ni commentaire à chaud, donc il ne fallait pas compter sur une discussion.
Dans la soirée, j'ai reçu un texto d'elle: une promesse de lettre en réponse, et cette phrase: "sache juste que le sujet ne m'étonne absolument pas, au contraire j'attendais que tu l'abordes enfin...". J'ai souri, j'étais rassuré: tout va bien alors, puisqu'elle le savait.
Le lendemain matin, dans la salle de bain de la chambre d'hôtel, ce fut la révélation: j'ai cessé de voir Caroline dans le miroir, il me renvoyait non pas une image, mais mon reflet, ma perception de mon identité; c'était moi, c'était Carot. Alors je me suis dit tout haut quelque chose comme: "toi, t'es un vrai mec!" (c'est risible, je vous l'accorde :o)). Il me semble qu'enfin j'existais, puisque Vivi savait, me connaissait. Et je fus alors remplie d'un immense soulagement, d'une confiance en moi énorme et d'une grande espérance en un bonheur et un bien-être prochain. Tout cela en même temps: c'était grandiose.

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