26.11.05

retour sur le passé - épisode 2



Mars 2005. Le garçon ne cesse de me hanter, de me harceler, il me dit que moi, c'est lui, que je ne suis qu'une imposture, une création artificielle pour faire face au monde et aux gens qui le peuple. Il me dit que je suis un garçon, mais mon reflet dans le miroir me montre bien qu'il n'en est rien! Je vois une fille, et lorsque je la vois, je suis plutôt content(e), satisfait(e) de l'image que je renvoie. Et dans la vie de tout les jours, elle reçoit des sourires, des compliments, c'est agréable d'être dans sa peau. Bien sûr j'ai l'impression de ne pas être à ma place, mais quoi? Il n'y a rien à faire! Je prends ma plume, et écrit ceci au garçon qui voudrais exister:

Je sais que quelque chose ne va pas

Est-ce pure bêtise de ne pas chercher quoi

Se présentent à moi doutes et hypothèses

Mais je ne veux rien savoir, rien entendre

Que ce bruit sourd dans ma tête se taise

Je ne veux rien savoir, rien comprendre

Je voudrais nier, faire semblant d'ignorer

Tais-toi, je t'en pris, car tu me fais mal

Silence ! Que ma vie garde son cours normal

Arrête tes douloureuses insinuations

Laisse moi, je veux rester dans la négation

Je connais l'existence de cette possibilité

Est-ce lâcheté ? Je ne veux rien confirmer

Dis moi, à quoi servent les certitudes

Lorsqu'elles remettent tout en question ?

Alors oublions ce navrant interlude

Dans un même élan cessons l'introspection

Je voudrais renier tout ce que j'ai appris

Sur l'être bizarre et frustré que je suis

Alors comprend que la suite est redoutée

Même et surtout si tu détiens la vérité

Ce que tu affirmes ne pourrait me libérer

Alors cesse – c'est un ordre – de m'interpeller

Je ne veux pas, je ne veux plus t'écouter

Si un jour tu prends ma voix et que tu dis

Que tu doutes et pourquoi j'interdis toute discussion

Je te ferais menteur et traître. Voleur de vies.

Je me ferais mentir. La peur est un solide bâillon.


"à quoi servent les certitudes, lorsqu'elle remettent tout en question?" ... Je voulais lutter contre lui, pourtant je savais bien qu'il détenait la vérité. Je redoutais tellement d'ouvrir les yeux sur ma vie, j'avais peur de l'inconnu, de ce que j'allais devenir si j'acceptais le fait d'être un garçon.

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