N.B: Je n'ai reçu aucun mail dernièrement, ou alors vraiment noyé dans les spams, donc j'ai une nouvelle adresse: kitten_in_the_moon at laposte.net ...
Désolé pour ceux qui m'ont écrit et à qui je n'ai pu répondre !
25.7.07
Panne sèche
"J'aimerai pouvoir parler de moi, mais je n'y arrive plus."
(J'ai emprunté cette phrase dans un blog, elle se reconnaitra si un jour elle passe par içi: merci.)
Plus de deux mois que je n'ai rien écrit... Je n'ai pas été totalement overbooké tout ce temps, je ne suis pas tombé en dépression, je n'ai pas arrêté ma transition... Enfin j'ignore tout ce que l'on peut s'imaginer lorsque quelqu'un s'absente de son blog, mais il ne m'est rien arrivé. La simple vérité c'est que je ne sais plus trop que dire. Je ne sais plus comment me raconter, par quel bout commencer... Il y a l'essentiel, comme une grande conversation avec mon père sur ma transition, alors que cela a été un sujet tabou durant un an et demi; le "pour info", les premiers poils au menton; le futile, les dizaines d'anecdotes, des faits ou des paroles ayant un lien avec ma transition, qui auraient pu trouver leur place içi.Il y a ce CAP que j'ai réussi, ... où est-ce que j'ai "rangé" ce papier, bon sang? Mon premier papier officiel au nom d'Eric. J'ai vérifié, il n'existe aucun (autre) Eric C. en France: un fantôme est titulaire d'un CAP cuisine.
Il y a ces épreuves passées pour avoir cette examen, où présentant ma carte d'identité et muni d'une lettre de mon avocat, d'une autre de mon psy, j'ai dû expliquer et argumenter ma situation.
Il y a ces contrôles de police où je dois affirmer que Caroline, c'est bel et bien moi.
Il y a cette échographie pelvienne, que mon endocrinologue m'a demandé en juin, un souvenir humiliant, deux médecins qui discutent de mon cas devant moi, les jambes écartées.
Il y a mon ORL, que je n'avais pas vu depuis deux ou trois ans, qui me "remercie de ma fidélité", comme si en changeant de sexe, j'aurais dû changer mon carnet d'adresse.
Il y a ce copain, le dernier de la bande qui présente encore des difficultées à me considérer comme Eric, tout étonné de constater que dans une soirée ou nul me connait, tout le monde me prend réellement pour un mec.
Il y a Eric au restaurant, point final, et toute la brigade qui demande au plongeur de fermer sa gueule lorsqu'il revient sur le sujet en me posant des questions trop gênantes.
Il y a ces futurs entretiens d'embauche qui me donnent déjà des cauchemars.
Il y a cette opération qui n'en fini pas de s'éloigner, parce que je ne parviens pas à me résigner à la faire en France, et que si je veux partir aux Etats-Unis, il faut que je m'en donne les moyens.
Voilà, j'ai fait le tour de la question, ou presque, mais sans vraiment parler de moi. Ce que je ressens, mon état d'esprit... Impossible de poser des mots dessus.
3.7.07
Brouillon***
"Je ne me sens pas "enfermé" dans un corps femelle, mais plutôt encombré par mon mon corps et ses représentations et attentes sociales qui ne me correspondent pas."
8.5.07
6.5.07
A voté !
Je me présente au bureau de vote muni de ma carte d'identité, ma carte d'électeur ainsi que celle de ma mère, et sa procuration. "A voté!". C'est mon tour, je tends mes papiers:
" - Numéro...Ah non, attendez. Euh...vous avez oublié la votre.
- Non, non, c'est celle que vous tenez dans la main !
- Ah." Il se concentre, relis une carte, l'autre, la procuration, puis revient sur ma carte... "Mais..."
Je lui conseille de regarder ma carte d'identité, de tenter le rapprochement avec ma personne.
Il lève les yeux vers moi: "Caroline?" J'acquiesce, avec le sourire, il est visiblement perturbé et ça m'amuse. Il bredouille "Oh, excusez-moi, je ne savais pas que c'était un prénom mixte!".
Dans l'isoloir, je les entends discuter:
"- Mais alors, c'est il ou elle?
- C'est il, mais il s'appelle Caroline.
-... Mais il y a quand même écrit mademoiselle sur mon registre !
- Je m'étais déjà posé la question il y a 15 jours... "
1er vote validé, je vais signer au registre:
"- Il y a une erreur, regardez, "Melle"...
- (soupir) C'est normal. Je signe où?"
"A voté." Celui là était pour moi. Je retourne dans l'isoloir, appuie sur les mêmes boutons... "A voté." Je sens neuf paires d'yeux braqués sur moi, me détaillant des pieds à la tête, cherchant une explication plausible... Silence, un temps.
"- Il faudrait peut-être lui rendre ses papiers...
- Ah! Oui. Tenez monsieur. Aurevoir !"
Apparement, pour lui, c'est forcément une erreur de l'administration!
" - Numéro...Ah non, attendez. Euh...vous avez oublié la votre.
- Non, non, c'est celle que vous tenez dans la main !
- Ah." Il se concentre, relis une carte, l'autre, la procuration, puis revient sur ma carte... "Mais..."
Je lui conseille de regarder ma carte d'identité, de tenter le rapprochement avec ma personne.
Il lève les yeux vers moi: "Caroline?" J'acquiesce, avec le sourire, il est visiblement perturbé et ça m'amuse. Il bredouille "Oh, excusez-moi, je ne savais pas que c'était un prénom mixte!".
Dans l'isoloir, je les entends discuter:
"- Mais alors, c'est il ou elle?
- C'est il, mais il s'appelle Caroline.
-... Mais il y a quand même écrit mademoiselle sur mon registre !
- Je m'étais déjà posé la question il y a 15 jours... "
1er vote validé, je vais signer au registre:
"- Il y a une erreur, regardez, "Melle"...
- (soupir) C'est normal. Je signe où?"
"A voté." Celui là était pour moi. Je retourne dans l'isoloir, appuie sur les mêmes boutons... "A voté." Je sens neuf paires d'yeux braqués sur moi, me détaillant des pieds à la tête, cherchant une explication plausible... Silence, un temps.
"- Il faudrait peut-être lui rendre ses papiers...
- Ah! Oui. Tenez monsieur. Aurevoir !"
Apparement, pour lui, c'est forcément une erreur de l'administration!
25.4.07
Brouillon*
J'ai réalisé récemment que j'en avait pratiquement plus rien à carrer de passer comme une fille en famille... Je ne parle pas de la cellule familiale, papa-maman-frère-soeur, mais la famille étendue, celle qu'on ne voit qu'une fois l'an, au mieux.
Récemment, l'anniversaire d'un oncle fut l'occasion de grandes retrouvailles familiales. J'ai eu le droit à du elle, du Caroline ou Caro toute la soirée, et cela ne m'a pas vraiment gêné. Ils étaient tous au courant, mais ne m'avaient pas vu depuis... Bien sûr personne n'en a parlé, ormis, en aparté, l'oncle en question qui m'a assuré de son soutien. Le seul truc que je redoutais, c'est que généralement on me parle de trucs de filles, on me pose des questions sur d'éventuels petits copains, etc. Mais non, au contraire, j'ai même participé à des conversations de mecs, sans que cela paraisse bizarre. Après, la grammaire, le prénom, c'est juste une question d'habitude. Ca en devient presque des détails...
Le seul truc qui m'a emmerdé, c'est ma tante qui débarque: "Salut la miss", alors que pour le coup, elle le sait depuis le début, je le lui ai dit, on en a parlé, elle ne l'a jamais accepté, bref c'était bien fait pour faire chier et ce fut réussi.
Parallèlement, j'ai remarqué que je ne relevais même plus les bugs, lapsus de mes amis, un elle ou un carot au détour d'une phrase, souvent immédiatement ratrapé, avec excuse en prime.
Je crois qu'au tout début de ma transition, pour me construire, j'avais grand besoin du regard des autres, de leur approbation, de leur soutien. Ma confiance en moi-même, en ma masculinité apparente était défaillante et je percevais chaque féminin à mon égard comme une négation de mon être.
Aujourd'hui, je suis plus sûr de moi, bien dans mon identité mec et trans, à défaut de l'être dans mon corps, et ces erreurs me passent au dessus.
Récemment, l'anniversaire d'un oncle fut l'occasion de grandes retrouvailles familiales. J'ai eu le droit à du elle, du Caroline ou Caro toute la soirée, et cela ne m'a pas vraiment gêné. Ils étaient tous au courant, mais ne m'avaient pas vu depuis... Bien sûr personne n'en a parlé, ormis, en aparté, l'oncle en question qui m'a assuré de son soutien. Le seul truc que je redoutais, c'est que généralement on me parle de trucs de filles, on me pose des questions sur d'éventuels petits copains, etc. Mais non, au contraire, j'ai même participé à des conversations de mecs, sans que cela paraisse bizarre. Après, la grammaire, le prénom, c'est juste une question d'habitude. Ca en devient presque des détails...
Le seul truc qui m'a emmerdé, c'est ma tante qui débarque: "Salut la miss", alors que pour le coup, elle le sait depuis le début, je le lui ai dit, on en a parlé, elle ne l'a jamais accepté, bref c'était bien fait pour faire chier et ce fut réussi.
Parallèlement, j'ai remarqué que je ne relevais même plus les bugs, lapsus de mes amis, un elle ou un carot au détour d'une phrase, souvent immédiatement ratrapé, avec excuse en prime.
Je crois qu'au tout début de ma transition, pour me construire, j'avais grand besoin du regard des autres, de leur approbation, de leur soutien. Ma confiance en moi-même, en ma masculinité apparente était défaillante et je percevais chaque féminin à mon égard comme une négation de mon être.
Aujourd'hui, je suis plus sûr de moi, bien dans mon identité mec et trans, à défaut de l'être dans mon corps, et ces erreurs me passent au dessus.
2.4.07
Retour sur le passé - épisode 6
Je me suis arrêté de raconter le tout début de ma transition, avant la création de ce blog, au 10 août 2005. La veille, j'avais remis à Vivi une lettre où je lui avouais être trans...
Je voudrais revenir sur la suite de cette histoire, sur l'évolution de notre relation, la remise en question de notre couple... Avant de relire ses textos que j'ai recopié ici, j'avais oublié que cela avais pris deux mois pour que la situation s'apaise, deux mois où ne dormions plus beaucoup. Elle se demandait si elle pouvait me suivre dans cette transformation, et moi, qui ne voulait pas trop y croire, j'essayais déjà de me blinder pour apprendre à avancer avec ou sans Elle... Mais comment continuer sans la personne qui m'avait révélé à moi-même?
Je voudrais revenir sur la suite de cette histoire, sur l'évolution de notre relation, la remise en question de notre couple... Avant de relire ses textos que j'ai recopié ici, j'avais oublié que cela avais pris deux mois pour que la situation s'apaise, deux mois où ne dormions plus beaucoup. Elle se demandait si elle pouvait me suivre dans cette transformation, et moi, qui ne voulait pas trop y croire, j'essayais déjà de me blinder pour apprendre à avancer avec ou sans Elle... Mais comment continuer sans la personne qui m'avait révélé à moi-même?

9/8/05 Heureusement que je ne l'ai pas lu ac toi, je serais restée sans mot juste après sa lecture... Cette lettre aura sa réponse à travers une autre ms je ne sais pas qd je commencerais à l'écrire. (...) Bcp de choses cogitent ds mon esprit et il faut d'abord que j'y fasse un tri. Sache que le sujet ne m'étonne absolument pas, au contraire, j'attendais que tu l'abordes enfin... mais j'essayerais d'être plus explicite dans le courrier que tu recevras ! (...)
Un courrier qui se fit attendre... 20 jours plus tard:
30/8/05 You've got a mail ! à tte !
Et dans ce mail était écrit entre autre:
« Enfin ! », voilà exactement le terme qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai terminé de lire ta lettre. J’ai alors ressenti une certaine forme de soulagement, rassurée que tu aies enfin mis le doigt sur la cause majeure de ton mal être [...].En réussissant à percer un minimum ta carapace, j’ai pu décrypter certains signes, parfois invisibles, que tu sais envoyer… Ton comportement, ce qui te caractérise, tes différentes facettes, bref une petite partie de ce que tu es m’est moins étrangère depuis quelques temps… C’est donc peut être la raison pour laquelle je ne fus pas surprise, que je m’y attendais… [...] Ce garçon qui vit en toi, qui ressurgit, parfois même sans que tu t’en aperçoives, à travers des paroles, des gestes, attitudes… fait partie intégrante de ce que tu es et lorsque l’on commence à te connaître, il s’impose alors comme une évidence, on ne peut le renier. [...]
Bref.« Il s’avère que je puisse être transgenre »,je l’ai dit plus haut je m’y attendais pourtant en lisant ce mot, ce fut tout de même un choc…Je n’aime pas rester sur des a priori sur quelque sujet qu’il soit, et les seules images me venant à l’esprit à propos des transsexuels étant celles de la majorité des gens en général (folklore travestis que les médias font ressortir lors de la gaypride par exemple),j’ai décidé de m’informer réellement sur le sujet ! Et les différents témoignages, articles que j’ai pu lire se rapprochaient, pour de nombreux points, à ton cas… Donc cette hypothèse pourrait bien se transformer en vérité…,mais avant cela comme l’a dit Julien il faut que tu consultes un psy pour que tu puisses enfin commencer un travail sur toi-même,ce qui te permettra à la longue de te comprendre et, ce qui est primordial, de t’accepter. [...]
Alors si le destin (ou ce que tu veux d’autre) a décidé que nos chemins devaient s’entrecroiser un jour, c’est peut être qu’il voulait que je t’accompagne dans ta quête personnelle… Si c’est le cas, sache que je serai près de toi pour t’y aider aussi longtemps que tu le souhaiteras…"
Et 5 jours plus tard, un post-scriptum :
4/9/05 Le mail que je t'ai envoyé a dévoilé ce que je ressentais vis-à-vis de ça, et c'est tout simplement la vérité. seulement au fur et à mesure que je lisais "un homme en elle", une voix s'est élevée en moi, celle qui avait encore l'espoir que le psy t'aiderait à y voir plus clair, et que ça s'arrêterait donc là... qui me disait et qui me dit toujours que je n'aurais peut-être pas la force de te suivre jusqu'au bout... 3 jours que j'ai fini le bouquin, autant de nuits où je ne trouve pas le sommeil, tiraillée en permanence entre ces deux parts de moi qui ne cessent de s'opposer... (...) Je me demande qd enfin tout ceci cessera, qd j'arriverais à savoir si je pourrais te suivre réellement ou pas car tout ceci devient plus qu'épuisant...
À partir de là, je ne savais plus moi-même quoi penser, ce que je pouvais me permettre d'espérer... Un peu par provocation, juste pour remettre le sujet sur le tapis, je lui ai envoyé un message évoquant mon "rebaptême", et la possibilité (au second degré), de me faire appeler Alphonse, en référence à une chanson de Lynda Lemay. La réponse fut brutale:
17/9/05 Tu peux faire de ta vie une farce, no pb, au contraire ! Par contre pour le rebaptême moi serais pas au rendez-vous...
Explications dans la nuit:
17/9/05 Au bout de 15 jours d'insomnie, je commence enfin à comprendre les 3 voix qui s'élèvent et se combattent en moi: la 1ère c'est celle qui m'a dicté le mail que je t'ai send, la deuxième c'est celle qui est égoïste, qui refuse d'accepter ce que j'ai appris, qui serait capable de me pousser à m'éloigner de toi peu à peu... Et enfin la troisième, celle que je vais sans doute retenir car c'est la plus objective, la plus raisonnée: elle refuse également ms ne laisse pas intervenir mes sentiments, elle refuse puisqu'elle sent que ça sera sûrement une grosse erreur si tu commences un jour cette transformation... Peur de tout ce qu'elle a pu lire et que tu devras endurer, peur que tu ne trouves pas la force nécessaire qu'il faudra garder jusqu'au bout... Cette part de moi qui t'aime et qui est effrayée pour toi... 17/9/05 Pas de réponse? C'est déstabilisant... Je voudrais juste rajouter que je ne veux pas pour l'instant, mais plutôt que tu reportes ta décision dans quelques années... Je veux juste que tu prennes un peu de recul pour mesurer vraiment mais vraiment toutes les conséquences de cet acte... Mais je le redis encore une fois, c'est ta vie, je ne peux rien dire même si ça en vient parfois à m'étouffer d'inquiétude pour toi... mais bref je me tais
Quelques jours plus tard:
24/9/05 On peut se voir ce soir juste une heure pour parler ou du moins essayer? mais si tu préfère ne pas te prendre la tête sur ça tonight et profiter de ta soirée chez marie ac les autres, je comprendrais
Comme si passer une bonne soirée était prioritaire sur une tentative de surmonter l'épreuve que l'on traversait...
On s'est vu, on a un peu parlé, un peu pleuré, Elle m'a fait part de ses craintes, je lui disais que s'il le fallait, je repousserais la transition, j'attendrais; Elle refusait ce sacrifice de ma part, refusait d'être la raison qui m'empêcherait d'entamer cette démarche qui me sauverait. J'avais peur de commencer sans Elle, et de le regretter un jour, et peur de rester ainsi, avec Elle, et de le lui reprocher plus tard... On s'est quitté sur cette impasse, j'ai rejoins mes amis, puis j'ai sûrement dû trop boire ce soir là...
Le 1er Octobre au matin, je lui ai envoyé ce texto:
jé fais 2 reves très précis cette nuit et ds l'un d'entre eux on se mariait.on flottait ds le ciel,emporté par un courant d'air et on se posait pr prononcer nos voeux.tu étais magnifique ds ta robe de mariée,à tombé par terre. jme trouvais beau ds mon costume old fashion.et puis à terre jté glissé que le seul interet du mariage cé l'instant ou on me dira "vs pouvez embrasser la mariée".on s'embrasse,on s'enfuit par les airs.jme suis reveillé ac le smile!
On s'est vu, on a un peu parlé, un peu pleuré, Elle m'a fait part de ses craintes, je lui disais que s'il le fallait, je repousserais la transition, j'attendrais; Elle refusait ce sacrifice de ma part, refusait d'être la raison qui m'empêcherait d'entamer cette démarche qui me sauverait. J'avais peur de commencer sans Elle, et de le regretter un jour, et peur de rester ainsi, avec Elle, et de le lui reprocher plus tard... On s'est quitté sur cette impasse, j'ai rejoins mes amis, puis j'ai sûrement dû trop boire ce soir là...
Le 1er Octobre au matin, je lui ai envoyé ce texto:
jé fais 2 reves très précis cette nuit et ds l'un d'entre eux on se mariait.on flottait ds le ciel,emporté par un courant d'air et on se posait pr prononcer nos voeux.tu étais magnifique ds ta robe de mariée,à tombé par terre. jme trouvais beau ds mon costume old fashion.et puis à terre jté glissé que le seul interet du mariage cé l'instant ou on me dira "vs pouvez embrasser la mariée".on s'embrasse,on s'enfuit par les airs.jme suis reveillé ac le smile!
3/10/05 Générique de fin de "Boys don't cry", film poignant, intense... En le voyant ça m'a conforté dans l'idée que j'ai en ce moment sur nous deux. Je ne sais toujours pas quoi penser, suis encore complètement perdue et je ne dois rien laisser transparaître du matin au soir, mais ça c'est pas nouveau ! Bref tout ça pour dire que le mariage on y est pas encore, loin de là, on va vivre au jour le jour et on verra bien où tout ça mènera... oki? J'te promets rien sauf une chose: être toujours présente d'une manière ou d'une autre ds le paysage de ta vie...
J'ignore ce que j'ai pu écrire pour obtenir cette réponse, sûrement une vaine tentative d'atténuer ses craintes:
4/10/05 C'est même pas une question d'éviter ou pas vu que depuis le début, je te le dis et j'en suis convaincu que tu va changer... et c'est pour ça qu'outre la transformation physique, je me demande surtout jusqu'où je pourrais suivre quant aux modifications psychiques et à quel moment je vais commencer à peu à peu décrocher...
À quel moment va-t-Elle commencer à se détacher? Est-ce que je le verrais arriver? Vivons au jour le jour et advienne que pourra...
Le mot de la fin:
19/10/05 bonjour ! bien sûr que je ne t'en veux pas, d'ailleurs pourquoi? Et puis je me répète mais t'en ai-je déjà voulu pour quelque chose?? alors pas de nouvelle parce que j'attendais juste que la colère de monsieur se calme quelque peu, apparemment c'est fait ! ;)

PS: Cela ne fait pas si longtemps, quelques mois à peine, que j'ai cessé de craindre que ma transition ne nous éloigne peu à peu. J'ai réalisé qu'en fait, cela nous avait rapproché, et même consolidé. Elle est devenu si essentielle à mon équilibre, à mon bonheur, que je n'ose me demander ce que je serais devenu si j'avais dû avancer sans sa présence à mes côtés...
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement
J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante, on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson
J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main, dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux
Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
N'est-ce pas un sanglot que la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues
Terre, terre, voici ses rades inconnues
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement
J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante, on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson
J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main, dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux
Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
N'est-ce pas un sanglot que la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues
Terre, terre, voici ses rades inconnues
Aragon
28.3.07
Routine

Presque deux mois que je n'ai pas posté! J'avais prévenu lors de l'inauguration de ce blog qu'il n'avait pas une grande espérance de vie, et finalement cela fait bien un an et demi que je le tiens. Je relisais mes journaux intimes récemment, et j'ai remarqué que j'arretais d'écrire à chaque fois que je me trouvais dans le creux de la vague...
Ceci est un blog consacré à ma transition, et si je ne poste plus beaucoup, c'est qu'il n'y a rien de neuf à raconter, et que ça me désespère. J'écrivais sur le forum Variations, il y a 3 mois, "j'en ai marre de ronger mon frein, de prendre mon mal(être) en patience", et aujourd'hui ma patience est à bout, mais je ne peux y faire grand chose pour le moment. Pas d'autre choix que de prendre sur moi et de me plonger dans ma routine, en cherchant à accélerer le temps... Jusqu'aux prochaines pages blanches de mon agenda, en septembre!
Je suis loin d'être déprimé, plutôt habité par une sorte de rage intérieure, heureusement atténuée par le fait qu'hormis ma transition, ma vie est plutôt équilibrée, ce qui n'exclue pas des passages à vide ou des moments où je suis à bout de nerfs...
Des jours, pourtant semblables aux autres, que je vis comme un calvaire, dès le moment où, comme chaque matin, je superpose mes t-shirts compresseurs. Différentes combinaisons sont possibles (selon la taille, la longueur...) et donc un choix s'offre à moi: aujourd'hui, est-ce que je veux respirer et craindre que quelqu'un remarque quoique ce soit, ou être libéré du regard des autres quitte à restreindre ma liberté de mouvement... Ces jours là, quoique je fasse,je prendrais la mauvaise option. Ensuite, que je sois à l'école ou en entreprise, je me retrouve près des fourneaux, et plus la chaleur monte, plus j'etouffe, un malaise surpassé par le plaisir que je prends, mais constamment présent, en sourdine.
Des jours où je peut prendre mal n'importe quelle reflexion portant sur le sexe ou le genre. Même si elle est positive, qu'elle me conforte dans ma masculinité, dans ma tête une voix gueule: "Mais je ne suis pas un homme putain, mon 95C tu ne le vois peut-être pas, mais je ne l'oublie pas!"....
Une rage intérieure que j'aimerais évacuer autrement qu'en fumée...

Ceci est un blog consacré à ma transition, et si je ne poste plus beaucoup, c'est qu'il n'y a rien de neuf à raconter, et que ça me désespère. J'écrivais sur le forum Variations, il y a 3 mois, "j'en ai marre de ronger mon frein, de prendre mon mal(être) en patience", et aujourd'hui ma patience est à bout, mais je ne peux y faire grand chose pour le moment. Pas d'autre choix que de prendre sur moi et de me plonger dans ma routine, en cherchant à accélerer le temps... Jusqu'aux prochaines pages blanches de mon agenda, en septembre!
Je suis loin d'être déprimé, plutôt habité par une sorte de rage intérieure, heureusement atténuée par le fait qu'hormis ma transition, ma vie est plutôt équilibrée, ce qui n'exclue pas des passages à vide ou des moments où je suis à bout de nerfs...
Des jours, pourtant semblables aux autres, que je vis comme un calvaire, dès le moment où, comme chaque matin, je superpose mes t-shirts compresseurs. Différentes combinaisons sont possibles (selon la taille, la longueur...) et donc un choix s'offre à moi: aujourd'hui, est-ce que je veux respirer et craindre que quelqu'un remarque quoique ce soit, ou être libéré du regard des autres quitte à restreindre ma liberté de mouvement... Ces jours là, quoique je fasse,je prendrais la mauvaise option. Ensuite, que je sois à l'école ou en entreprise, je me retrouve près des fourneaux, et plus la chaleur monte, plus j'etouffe, un malaise surpassé par le plaisir que je prends, mais constamment présent, en sourdine.
Des jours où je peut prendre mal n'importe quelle reflexion portant sur le sexe ou le genre. Même si elle est positive, qu'elle me conforte dans ma masculinité, dans ma tête une voix gueule: "Mais je ne suis pas un homme putain, mon 95C tu ne le vois peut-être pas, mais je ne l'oublie pas!"....
Une rage intérieure que j'aimerais évacuer autrement qu'en fumée...

30.1.07
Les petites remarques quotidiennes
Extraits tirés de ma journée d'aujourd'hui, en cuisine:
Ma collègue qui me dit en déconnant: "J'ai envie d'être casse-couille avec toi aujourd'hui !" et le chef, entendant cela, qui réplique: "Pour cela, il faudrait qu'il en ait!".
Mon chef de partie : "Merde Eric, t'es incapable de faire deux choses en même temps, de te concentrer sur ce que tu fais et d'écouter ce que je te dis?? [bah nan...] Il y a une fille un jour qui m'a sorti que c'était bien un truc de mec ça ! Qui sait, ca prouve peut-être quelque chose !... "
Le plongeur, m'entendant répondre "avec ma copine" à une serveuse qui me demandait avec qui j'allais au concert de Shakira: "Il a une copine??" Elle : "On te parle, Ahmed?" Lui: "Mais il.. Il est même pas terminé!"
Ma collègue qui me dit en déconnant: "J'ai envie d'être casse-couille avec toi aujourd'hui !" et le chef, entendant cela, qui réplique: "Pour cela, il faudrait qu'il en ait!".
Mon chef de partie : "Merde Eric, t'es incapable de faire deux choses en même temps, de te concentrer sur ce que tu fais et d'écouter ce que je te dis?? [bah nan...] Il y a une fille un jour qui m'a sorti que c'était bien un truc de mec ça ! Qui sait, ca prouve peut-être quelque chose !... "
Le plongeur, m'entendant répondre "avec ma copine" à une serveuse qui me demandait avec qui j'allais au concert de Shakira: "Il a une copine??" Elle : "On te parle, Ahmed?" Lui: "Mais il.. Il est même pas terminé!"
4.1.07
J'allais répondre à un commentaire d'Alex sur mon dicklit lorsque j'ai réalisé que je n'avais pas ou prou aborder le sujet... Pourtant, s'il y a bien un effet incontestable de la testo, c'est bien l'augmentation exponentielle de ma libido ! Je me souviens d'un fil de conversation sur la sexualité des trans ("parlons en!'") où je disais pouvoir incarner le petit "saint" du forum, et qu'on m'a répliqué que l'on en reparlera après ma prise d'hormones... Et donc... Si je ne me masturbe pas plus - c'est-à-dire pas du tout -, il est vrai que j'y pense très souvent et qu'il me suffit parfois de pas grand chose pour que je sente mon dicklit bander. C'était une sensation surprenante au début (pas "mais que se passe-t-il dans mon calfut?" mais presque, c'est si différent qu'avant), et toujours aussi jouissive.
Après, pour répondre précisément, j'ai vérifié sur ma règle: 4-5 cm, ca me parait assez grand quand même ! 3 cm en érection me parait plus vraisemblable; mais si j'ai atteint mon taux normal de testo, ma "puberté" n'est pas terminée. Wait and see...
Après, pour répondre précisément, j'ai vérifié sur ma règle: 4-5 cm, ca me parait assez grand quand même ! 3 cm en érection me parait plus vraisemblable; mais si j'ai atteint mon taux normal de testo, ma "puberté" n'est pas terminée. Wait and see...
3.1.07
Club
Je suis parti avec ma famille au Club Med de Chamonix pour la semaine de Noël. Pour des vacances à la montagne alors qu'il n'y avait pas de neige, c'était plutôt sympa !
Ce fut l'occasion pour mes parents de se confronter à la réalité de mon existence en tant qu'Eric. Je me rappelle surtout de la 1ère anecdote, le soir de Noël: nous étions attablé avec une famille avec qui nous discutions, le niveau basique de la conversation entre personnes qui se rencontrent: d'où venez vous, vous faites quoi dans la vie etc. Nous en étions au dessert lorsque ma mère évoque ma grande soeur; la femme s'exclame alors: "Ah d'accord ! Je comprends mieux, parceque depuis tout à l'heure vous parliez de votre fille, mais là je ne vois que vos deux fils..." Je me suis levé de table avec un sourire en coin, ma mère continuant la conversation comme si de rien n'était...
Le lendemain, au petit déjeuner, ma mère et moi avons fait connaissance avec une femme et ses deux enfants, 19 et 24 ans, que nous avons retrouvés plusieurs fois dans la semaine. Au fil des conversations, ils ont remarqués que ma famille usait du féminin pour me désigner et s'en sont étonné. Je n'étais pas là, c'est ma mère qui me l'a rapporté et m'a raconté qu'ils ont donc expliqué qu'ils avait du mal à s'habituer... Mon frère sortant une phrase du style: "quand même, vous comprenez, ca fait 19 ans que c'était ma soeur !". Cela n'empêche qu'ils ont continué à m'appeler Eric et à parler de moi à ma mère comme son 2ème fils.
Au final, cette semaine m'a permis d'essayer de m'affirmer en la présence de ma famille, et de vérifier aussi qu'il m'est toujours impossible de les laisser rencontrer une connaissance, une personne plus ou moins proche qui ignorerait cette partie de moi, sans être trahi à un moment donné - involontairement ou peut-être par manque de volonté de contrôler ses propos, justement -. Je doute notamment qu'Eric rentre un jour dans les moeurs... Cela ne me dérange pas de répondre à Carot entre nous, mais en public, je sers les dents ! Ma mère essaye d'éviter d'ailleurs, m'appelle "mon petit cuistot" :)...
Ce fut l'occasion pour mes parents de se confronter à la réalité de mon existence en tant qu'Eric. Je me rappelle surtout de la 1ère anecdote, le soir de Noël: nous étions attablé avec une famille avec qui nous discutions, le niveau basique de la conversation entre personnes qui se rencontrent: d'où venez vous, vous faites quoi dans la vie etc. Nous en étions au dessert lorsque ma mère évoque ma grande soeur; la femme s'exclame alors: "Ah d'accord ! Je comprends mieux, parceque depuis tout à l'heure vous parliez de votre fille, mais là je ne vois que vos deux fils..." Je me suis levé de table avec un sourire en coin, ma mère continuant la conversation comme si de rien n'était...
Le lendemain, au petit déjeuner, ma mère et moi avons fait connaissance avec une femme et ses deux enfants, 19 et 24 ans, que nous avons retrouvés plusieurs fois dans la semaine. Au fil des conversations, ils ont remarqués que ma famille usait du féminin pour me désigner et s'en sont étonné. Je n'étais pas là, c'est ma mère qui me l'a rapporté et m'a raconté qu'ils ont donc expliqué qu'ils avait du mal à s'habituer... Mon frère sortant une phrase du style: "quand même, vous comprenez, ca fait 19 ans que c'était ma soeur !". Cela n'empêche qu'ils ont continué à m'appeler Eric et à parler de moi à ma mère comme son 2ème fils.
Au final, cette semaine m'a permis d'essayer de m'affirmer en la présence de ma famille, et de vérifier aussi qu'il m'est toujours impossible de les laisser rencontrer une connaissance, une personne plus ou moins proche qui ignorerait cette partie de moi, sans être trahi à un moment donné - involontairement ou peut-être par manque de volonté de contrôler ses propos, justement -. Je doute notamment qu'Eric rentre un jour dans les moeurs... Cela ne me dérange pas de répondre à Carot entre nous, mais en public, je sers les dents ! Ma mère essaye d'éviter d'ailleurs, m'appelle "mon petit cuistot" :)...
19.12.06
18.12.06
En résumé
Il y a des périodes - semaines, mois voir année - où je me sens plus spectateur qu'acteur de ma vie... L'impression que le déroulement de mon existence est réglée comme du papier musique... Comme si la mécanique était trop bien huilée, qu'il n'y avait plus besoin de moi pour la faire fonctionner. Il y a des périodes déprimantes où je fais le dos rond en attendant que le temps passe et me permette d'oublier ce qui me tracasse. C'est un peu tout cela en ce moment, et c'est pourquoi j'ai un peu déserté mon blog ces derniers temps. Alors voilà, cela fait plus d'un mois que je n'ai rien écrit, et je ne sais par où commencer.
Peut-être par le côté purement médical, le plus simple à raconter : il y a 2 semaines, le 5 décembre, j'avais rendez-vous avec mon endocrino. Cela fesait 3 mois que je me fesait injecter une demi ampoule d'Androtardyl, et j'aurais dû augmenter d'un quart. En fait, selon mes analyses, mon taux de testostérone est déjà dans la norme masculine, donc mon traitement ne bougera plus. Elle a donc renouvelé pour 6 mois mon ordonnance, mais constatant l'absence de pilosité faciale, elle a ajouté une application locale de gel (Andractim). Le problème, c'est que je prenais en parallèle un traitement contre l'acné dû à cette nouvelle puberté et l'association des deux (ou plutôt des trois: Andractim+Différine+Euryfluid) a eu un résultat plus que douteux. Bref, je fais l'impasse sur ces traitements locaux en attendant de trouver une solution... À noter, son étonnement quant à l'apparition de ma pomme d'Adam, j'ignore d'ailleurs si cela est fréquent chez les ftms.
Pas grand chose à rajouter sur les effets du traitements par rapports à mes précédents posts: ma voix s'est stabilisée, les veines de mes avant-bras deviennent plus saillantes, mes mains se sont épaissies, ma musculature continue de se développer... Mais il est difficile d'apprécier les changements lorsque l'on se voit tous les jours dans le miroir.
Niveau juridique: je ne sais plus si j'ai mentionné le fait que la notaire que j'avais contacté a finalement refusé de me faire un acte notarié. Suite à cela, ma mère m'a permis de contacter Me F., l'avocat de la famille, qui a décidé d'entamer une procédure de changement de prénom... J'ai profité de l'occasion pour réfléchir sérieusement au remplacement de mes 2ème et 3ème prénoms, sachant que l'un fait référence à mes origines vietnamiennes et l'autre espagnoles, et en parler avec elle. J'avais pensé à Esteban pour le 3ème, mais cela ne lui plaisait pas vraiment. Bref, on a finalement arrêté nos choix et me voilà rebaptisé Eric Tai Juan. Difficile de faire plus court! Il ne me reste plus qu'à fournir les témoignages de personnes certifiant me connaître sous le nom d'Eric pour que mon dossier soit complet. Bon, ce genre d'affaire peut prendre des mois voir plus d'un an avant d'aboutir, mais ne serait-ce que d'avoir la lettre indiquant qu'une procédure est en cours me facilite quelques démarches (aller chercher un courrier à la poste, passer mes examens...).
Ecole et entreprise : J'ai été assez déçu d'apprendre par Sandra et Guillemette, les deux filles à qui j'ai fait mon "coming-out inversé", que toute la classe était au courant de ma situation, et ce depuis un bon mois. J'aurais préféré garder le mystère un peu plus longtemps... En fait, ce qui m'a plutôt énervé, c'est la façon dont cela s'est produite: mon binôme, le mec qui bosse dans le même resto que moi (il est à l'école quand je suis en entreprise et inversement), a trouvé le moyen de raconter ma vie à quelqu'un qui l'a dit à quelqu'un qui... Et le bruit s'est propagé dans ma classe. Le côté positif de la chose, c'est que cette donnée n'a rien changé pour mes camarades; ni remarques, ni lapsus, aucun changement de comportement à mon égard, que dalle. C'est surprenant. Voir même encourageant en ce qui concerne l'évolution des mentalités... Pour le moment, ils ne savent pas que je sais qu'ils savent (^^), et c'est très bien ainsi. Même si ce n'est plus vraiment un secret, je ne tiens pas à en parler avec eux.
N'empêche que je trouve très salop de la part de mon binôme d'avoir divulgué cette information; heureusement que je ne le vois qu'en période de vacances scolaires, lorsqu'on travaille tout deux au restaurant, j'ai ainsi le temps de digérer... En parlant de restau, ça se passe plutôt mieux. Il me semble que certaines personnes commencent -seulement- à integrer Eric=il, je suis parfois même étonné du naturel avec lequel ils associent ces deux vocables ! Des jours où je me dis qu'aucune situation n'est désespérée...
Quid de la famille? Passons sur ma mère, qui a déjà fait l'objet d'un post rien qu'à elle... Quoique, il me parait important d'ajouter un progrès en cours: la multiplication des appellations masculines me concernant. Ca fait toujours plaisir de recevoir des messages commençant par "mon petit chéri" :)...
Mon frère également commence à accorder certains qualificatifs au masculin, et je ne sais si c'est un acte réflechi ou une forme de lapsus qui deviendrait progressivement un automatisme de sa part, mais ce fut un soulagement lorsque je l'ai remarqué. Je peux, à présent, sérieusement espérer que viendra le jour où cela sera devenu une habitude, et cela m'épargne de lui demander de faire un effort... Je ne sais exactement pourquoi je me refusais à lui imposer ainsi l'identité que je suis en train de me construire, contrairement à ce que je peux faire avec mes parents. Ce sont pas les mêmes rapports: eux ont placés de nombreux désirs et espoirs en moi, qui sait tout ce qu'ils ont pu projeter pour mon avenir en me voyant grandir... C'est cette image idéalisée de moi qu'il me faut déconstruire pour être accepté tel que je suis réellement, et leur forcer un peu la main et le seul moyen que j'ai trouvé pour cela. Le lien fraternel est forcément différent et me pousse à préferer que de sa part, tout vienne naturellement, comme un consentement tacite à ce que je deviens. Ou même une résignation...
Je ne pense pas avoir déjà parlé de lui içi. Saviez-vous seulement que j'ai un frère? Il a 22 ans, et sans lui je ne serais pas exactement le même aujourd'hui... Comme beaucoup de grands frères, c'était un modèle, il me fallait faire tout comme lui et si possible mieux que lui (pour le meilleur et pour le pire d'ailleurs !). Il m'a appris à manger (précisons: à me servir de mes couverts) et à écrire (tenir mon stylo plume), deux choses essentielles dans ma vie: si ça se trouve, un autre frère et je n'aurais pas été cuisinier ni n'aurait tenu ce blog... Bon, j'extrapole peut-être un peu !
Parce que je n'ai pas grandi avec elle et qu'elle a bien le double de mon âge, la relation que j'ai avec ma soeur est incomparable à celle qui me lie à mon frère. En "vrai", ma demi-soeur, par ma mère, et également ma maraine; je ne sais plus à quel âge on m'a expliqué simplement que parain et maraine étaient là pour remplacer comme ils pouvaient père et mère s'ils venaient à disparaitre, mais j'avais pris cela très au sérieux ! Soeur pour ma vérité personnelle et mère remplaçante dans ma conception enfantine de l'organigramme familial, forcément quelqu'un de très important pour moi... C'est la première personne de la famille à qui j'ai avoué que j'étais trans. Après avoir manifesté une certaine désaprobation, je crois qu'elle a fini par se résigner à accepter. Ce qui m'embête c'est qu'elle se prépare actuellement à déménager aux Etats-Unis, et comment fera-t-elle pour s'habituer à son nouveau petit frère si on ne se voit plus? Mais surtout, et ça n'a rien à voir, ça m'attriste de penser que je ne verrais plus mes neveux grandir ! Ma seule crainte est que ma nièce ne devienne le stéréotype de la pom-pom girl américaine :p, mais pour pour en revenir au sujet du blog, en ce qui les concerne, on dirait qu'ils ont déjà integré ma nouvelle identité: ma mère m'a rapporté qu'ils lui ont parlé de moi en tant qu'Eric !
Ce n'est pas le meilleur pour la fin, au contraire... Mon père a toujours du mal à encaisser, il commence à peine à en parler avec ses amis, jamais sans émotions, souvent avec quelques larmes... C'est un début, le début d'un très très long cheminement...
J'ai l'impression d'avoir tapé un pavé, pas le courage de me relire ni de détailler pour la fin, et en même temps il n'y a plus grand chose à raconter:
- Le moral connait des hauts et des bas, mais comme mes états d'âme actuels n'ont qu'un lien très infime avec ma transition, il me parait déplacé de les exposer içi. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter, je touche plus souvent les nuages que le marécage de mes tourments et autres contrariétés, et ce surtout grâce à...
- côté coeur (non je ne recopie pas un horoscope! ): ai-je déjà été si heureux en couple? J'en doute. Il me semble que je me suis rarement senti aussi bien avec elle que ces derniers mois, et -cela a peut-être un rapport- je sais que je n'ai jamais été autant amoureux...
Peut-être par le côté purement médical, le plus simple à raconter : il y a 2 semaines, le 5 décembre, j'avais rendez-vous avec mon endocrino. Cela fesait 3 mois que je me fesait injecter une demi ampoule d'Androtardyl, et j'aurais dû augmenter d'un quart. En fait, selon mes analyses, mon taux de testostérone est déjà dans la norme masculine, donc mon traitement ne bougera plus. Elle a donc renouvelé pour 6 mois mon ordonnance, mais constatant l'absence de pilosité faciale, elle a ajouté une application locale de gel (Andractim). Le problème, c'est que je prenais en parallèle un traitement contre l'acné dû à cette nouvelle puberté et l'association des deux (ou plutôt des trois: Andractim+Différine+Euryfluid) a eu un résultat plus que douteux. Bref, je fais l'impasse sur ces traitements locaux en attendant de trouver une solution... À noter, son étonnement quant à l'apparition de ma pomme d'Adam, j'ignore d'ailleurs si cela est fréquent chez les ftms.
Pas grand chose à rajouter sur les effets du traitements par rapports à mes précédents posts: ma voix s'est stabilisée, les veines de mes avant-bras deviennent plus saillantes, mes mains se sont épaissies, ma musculature continue de se développer... Mais il est difficile d'apprécier les changements lorsque l'on se voit tous les jours dans le miroir.
Niveau juridique: je ne sais plus si j'ai mentionné le fait que la notaire que j'avais contacté a finalement refusé de me faire un acte notarié. Suite à cela, ma mère m'a permis de contacter Me F., l'avocat de la famille, qui a décidé d'entamer une procédure de changement de prénom... J'ai profité de l'occasion pour réfléchir sérieusement au remplacement de mes 2ème et 3ème prénoms, sachant que l'un fait référence à mes origines vietnamiennes et l'autre espagnoles, et en parler avec elle. J'avais pensé à Esteban pour le 3ème, mais cela ne lui plaisait pas vraiment. Bref, on a finalement arrêté nos choix et me voilà rebaptisé Eric Tai Juan. Difficile de faire plus court! Il ne me reste plus qu'à fournir les témoignages de personnes certifiant me connaître sous le nom d'Eric pour que mon dossier soit complet. Bon, ce genre d'affaire peut prendre des mois voir plus d'un an avant d'aboutir, mais ne serait-ce que d'avoir la lettre indiquant qu'une procédure est en cours me facilite quelques démarches (aller chercher un courrier à la poste, passer mes examens...).
Ecole et entreprise : J'ai été assez déçu d'apprendre par Sandra et Guillemette, les deux filles à qui j'ai fait mon "coming-out inversé", que toute la classe était au courant de ma situation, et ce depuis un bon mois. J'aurais préféré garder le mystère un peu plus longtemps... En fait, ce qui m'a plutôt énervé, c'est la façon dont cela s'est produite: mon binôme, le mec qui bosse dans le même resto que moi (il est à l'école quand je suis en entreprise et inversement), a trouvé le moyen de raconter ma vie à quelqu'un qui l'a dit à quelqu'un qui... Et le bruit s'est propagé dans ma classe. Le côté positif de la chose, c'est que cette donnée n'a rien changé pour mes camarades; ni remarques, ni lapsus, aucun changement de comportement à mon égard, que dalle. C'est surprenant. Voir même encourageant en ce qui concerne l'évolution des mentalités... Pour le moment, ils ne savent pas que je sais qu'ils savent (^^), et c'est très bien ainsi. Même si ce n'est plus vraiment un secret, je ne tiens pas à en parler avec eux.
N'empêche que je trouve très salop de la part de mon binôme d'avoir divulgué cette information; heureusement que je ne le vois qu'en période de vacances scolaires, lorsqu'on travaille tout deux au restaurant, j'ai ainsi le temps de digérer... En parlant de restau, ça se passe plutôt mieux. Il me semble que certaines personnes commencent -seulement- à integrer Eric=il, je suis parfois même étonné du naturel avec lequel ils associent ces deux vocables ! Des jours où je me dis qu'aucune situation n'est désespérée...
Quid de la famille? Passons sur ma mère, qui a déjà fait l'objet d'un post rien qu'à elle... Quoique, il me parait important d'ajouter un progrès en cours: la multiplication des appellations masculines me concernant. Ca fait toujours plaisir de recevoir des messages commençant par "mon petit chéri" :)...
Mon frère également commence à accorder certains qualificatifs au masculin, et je ne sais si c'est un acte réflechi ou une forme de lapsus qui deviendrait progressivement un automatisme de sa part, mais ce fut un soulagement lorsque je l'ai remarqué. Je peux, à présent, sérieusement espérer que viendra le jour où cela sera devenu une habitude, et cela m'épargne de lui demander de faire un effort... Je ne sais exactement pourquoi je me refusais à lui imposer ainsi l'identité que je suis en train de me construire, contrairement à ce que je peux faire avec mes parents. Ce sont pas les mêmes rapports: eux ont placés de nombreux désirs et espoirs en moi, qui sait tout ce qu'ils ont pu projeter pour mon avenir en me voyant grandir... C'est cette image idéalisée de moi qu'il me faut déconstruire pour être accepté tel que je suis réellement, et leur forcer un peu la main et le seul moyen que j'ai trouvé pour cela. Le lien fraternel est forcément différent et me pousse à préferer que de sa part, tout vienne naturellement, comme un consentement tacite à ce que je deviens. Ou même une résignation...
Je ne pense pas avoir déjà parlé de lui içi. Saviez-vous seulement que j'ai un frère? Il a 22 ans, et sans lui je ne serais pas exactement le même aujourd'hui... Comme beaucoup de grands frères, c'était un modèle, il me fallait faire tout comme lui et si possible mieux que lui (pour le meilleur et pour le pire d'ailleurs !). Il m'a appris à manger (précisons: à me servir de mes couverts) et à écrire (tenir mon stylo plume), deux choses essentielles dans ma vie: si ça se trouve, un autre frère et je n'aurais pas été cuisinier ni n'aurait tenu ce blog... Bon, j'extrapole peut-être un peu !
Parce que je n'ai pas grandi avec elle et qu'elle a bien le double de mon âge, la relation que j'ai avec ma soeur est incomparable à celle qui me lie à mon frère. En "vrai", ma demi-soeur, par ma mère, et également ma maraine; je ne sais plus à quel âge on m'a expliqué simplement que parain et maraine étaient là pour remplacer comme ils pouvaient père et mère s'ils venaient à disparaitre, mais j'avais pris cela très au sérieux ! Soeur pour ma vérité personnelle et mère remplaçante dans ma conception enfantine de l'organigramme familial, forcément quelqu'un de très important pour moi... C'est la première personne de la famille à qui j'ai avoué que j'étais trans. Après avoir manifesté une certaine désaprobation, je crois qu'elle a fini par se résigner à accepter. Ce qui m'embête c'est qu'elle se prépare actuellement à déménager aux Etats-Unis, et comment fera-t-elle pour s'habituer à son nouveau petit frère si on ne se voit plus? Mais surtout, et ça n'a rien à voir, ça m'attriste de penser que je ne verrais plus mes neveux grandir ! Ma seule crainte est que ma nièce ne devienne le stéréotype de la pom-pom girl américaine :p, mais pour pour en revenir au sujet du blog, en ce qui les concerne, on dirait qu'ils ont déjà integré ma nouvelle identité: ma mère m'a rapporté qu'ils lui ont parlé de moi en tant qu'Eric !
Ce n'est pas le meilleur pour la fin, au contraire... Mon père a toujours du mal à encaisser, il commence à peine à en parler avec ses amis, jamais sans émotions, souvent avec quelques larmes... C'est un début, le début d'un très très long cheminement...
J'ai l'impression d'avoir tapé un pavé, pas le courage de me relire ni de détailler pour la fin, et en même temps il n'y a plus grand chose à raconter:
- Le moral connait des hauts et des bas, mais comme mes états d'âme actuels n'ont qu'un lien très infime avec ma transition, il me parait déplacé de les exposer içi. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter, je touche plus souvent les nuages que le marécage de mes tourments et autres contrariétés, et ce surtout grâce à...
- côté coeur (non je ne recopie pas un horoscope! ): ai-je déjà été si heureux en couple? J'en doute. Il me semble que je me suis rarement senti aussi bien avec elle que ces derniers mois, et -cela a peut-être un rapport- je sais que je n'ai jamais été autant amoureux...
12.11.06
Si, Maman, si...
"Si, maman, si
Si, maman, si
Maman, si tu voyais ma vie
Je pleure comme je ris
Si, maman, si
Mais mon avenir reste gris
Si, maman, si
Maman, si tu voyais ma vie
Je pleure comme je ris
Si, maman, si
Mais mon avenir reste gris
Et mon cœur aussi"
C'était la chanson que je dédiais à ma mère il y a à peine plus d'un an. Quand j'allais mal et que je pensais qu'elle ne le voyait pas, quand toutes mes crises semblaient avoir pour seule explication "l'adolescence, ca lui passera" à ses yeux, quand elle essayait maladroitement de me parler et que je me fermais comme une huitre, quand j'accumulais de la rancoeur contre mes parents ...
S'il y a une réussite dans ma transition, un point positif indéniable, c'est que je puisse parler de tout cela au passé, c'est cette impression qu'elle m'a rapproché de ma mère. Cet abcès crevé, le temps de cicatriser les plaies, on a mis des mots sur nos douleurs: pour elle, celle de "perdre" une fille, pour moi celle de faire souffrir mes proches juste à cause de ce que je suis. En paroles et en actes, elle a su me montrer à quel point son attachement à son enfant surmontait toutes les différences et les difficultées; je n'ai jamais autant pu sentir, presque palper cet amour maternel que durant ces derniers mois et ça c'était inespéré...
En parlant de nous deux, on dérive sur nous quatre et de fil en aiguille, on peut aborder tous les sujets, discuter de tout et de rien. Une relation banalisée, en somme. À l'heure où j'etouffe quelque peu dans ma chambre d'enfant, où j'attends avec impatience mon déménagement puis mon indépendance, je suis heureux que nous soyons arrivé à ce stade. Autrement, j'aurais pu partir avec un sentiment d'échec ou d'inachevé...
Coming-out inversés
J'ai fait mes premiers coming-out inversés récemment, c'est-à-dire qu'au lieu de déclarer "en fait je suis un garçon", j'ai avoué à deux camarades de classe qui me connaissent simplement en tant qu'Eric que je fus une fille il n'y a pas si longtemps...
Le 1er était début octobre. Je n'imaginais pas que je pouvais totalement passer en tant qu'Eric pour des personnes qui me cotoient tous les jours et me demandais s'il n'était pas possible que tous soient au courant d'une manière ou d'une autre et que personne n'en parle ! Bref, pour m'en assurer il fallait que j'en parle à quelqu'un et j'ai choisi une fille de ma classe que je savais digne de confiance. C'était par msn, et après avoir tourné autour du pot un certain temps, j'ai raconté que j'étais né(e) Caroline, que j'étais tout bêtement trans... "wow" fut sa première réaction. Puis lorsque j'ai expliqué que cela était nouveau pour moi de vivre pleinement (dans le cadre scolaire) sous mon identité masculine, que je n'arrivais pas à réaliser, elle m'a répondu qu'elle n'arrivait pas à croire que je n'étais Eric que depuis quelques temps :o) ! Elle m'a finalement assurée qu'à sa connaisance, personne dans l'administration scolaire n'a divulgué ces informations aux élèves.
Le 2ème, c'était il y a 3 jours. On était cinq ou six posés dans un bar après les cours et la conversation portait sur les photos dossiers qu'on a tous dans notre portefeuille (carte d'identité, permis de conduire...) et une fille, S., tenait absolument à voir les miennes... Un pote en face de nous, entendant cela, balance en déconnant qu'il allait me retourner pour choper mon portefeuille; j'ai jeté un froid en lui répondant très sérieusement quelque chose comme "tu fais ça, tu te prends un pain dans la gueule."... J'ignorais que la peur de me faire découvrir par les mecs de ma classe pouvait me rendre instantanément menaçant, ce qui n'est vraiment pas dans mes habitudes.
En revanche, je pensais pouvoir le dire à S., alors on est finalement sorti dehors où je lui ai montré ma carte étudiante de l'année dernière, où j'apparais cheveux longs et maquillé. Elle la prend, lis "Caroline" et me dit: "tu sais quoi, je m'en doutais", et ça m'a à la fois agacé et rassuré, rassuré car il fallait bien que quelqu'un me grille un jour ou l'autre et que j'étais content que cela se passe ainsi, qu'elle n'ait fait aucune remarque sur le moment. Elle m'a expliqué qu'un jour où j'étais en marcel, elle avait aperçu mon t-shirt de compression et a ajouté qu'en début d'année, elle et quelques autres filles se sont demandé si j'étais une fille ou un garçon puis, entendant ma voix, ont choisi la seconde option. Paraitrait aussi qu'il me reste des attitudes ou tics typiquement féminins... Que voulez-vous, on efface pas des années dans la peau du personnage comme ça !
Le 1er était début octobre. Je n'imaginais pas que je pouvais totalement passer en tant qu'Eric pour des personnes qui me cotoient tous les jours et me demandais s'il n'était pas possible que tous soient au courant d'une manière ou d'une autre et que personne n'en parle ! Bref, pour m'en assurer il fallait que j'en parle à quelqu'un et j'ai choisi une fille de ma classe que je savais digne de confiance. C'était par msn, et après avoir tourné autour du pot un certain temps, j'ai raconté que j'étais né(e) Caroline, que j'étais tout bêtement trans... "wow" fut sa première réaction. Puis lorsque j'ai expliqué que cela était nouveau pour moi de vivre pleinement (dans le cadre scolaire) sous mon identité masculine, que je n'arrivais pas à réaliser, elle m'a répondu qu'elle n'arrivait pas à croire que je n'étais Eric que depuis quelques temps :o) ! Elle m'a finalement assurée qu'à sa connaisance, personne dans l'administration scolaire n'a divulgué ces informations aux élèves.
Le 2ème, c'était il y a 3 jours. On était cinq ou six posés dans un bar après les cours et la conversation portait sur les photos dossiers qu'on a tous dans notre portefeuille (carte d'identité, permis de conduire...) et une fille, S., tenait absolument à voir les miennes... Un pote en face de nous, entendant cela, balance en déconnant qu'il allait me retourner pour choper mon portefeuille; j'ai jeté un froid en lui répondant très sérieusement quelque chose comme "tu fais ça, tu te prends un pain dans la gueule."... J'ignorais que la peur de me faire découvrir par les mecs de ma classe pouvait me rendre instantanément menaçant, ce qui n'est vraiment pas dans mes habitudes.
En revanche, je pensais pouvoir le dire à S., alors on est finalement sorti dehors où je lui ai montré ma carte étudiante de l'année dernière, où j'apparais cheveux longs et maquillé. Elle la prend, lis "Caroline" et me dit: "tu sais quoi, je m'en doutais", et ça m'a à la fois agacé et rassuré, rassuré car il fallait bien que quelqu'un me grille un jour ou l'autre et que j'étais content que cela se passe ainsi, qu'elle n'ait fait aucune remarque sur le moment. Elle m'a expliqué qu'un jour où j'étais en marcel, elle avait aperçu mon t-shirt de compression et a ajouté qu'en début d'année, elle et quelques autres filles se sont demandé si j'étais une fille ou un garçon puis, entendant ma voix, ont choisi la seconde option. Paraitrait aussi qu'il me reste des attitudes ou tics typiquement féminins... Que voulez-vous, on efface pas des années dans la peau du personnage comme ça !
19.10.06
J'ai failli écrire un message il y a moins d'une semaine, qui disait quelque chose comme "je ne vois pas pourquoi je m'emm**** avec cet acte notarié si c'est pour passer mes exams de fin d'année en tant que Caroline", puisque dans le dossier d'inscription au CAP, il me faut fournir divers papiers comme mon diplôme du Bac que je ne peux falsifier... Ma connexion internet a buggé, j'ai eu la flemme de réécrire ce post qui avait une importance toute relative. Bref, tout ça pour dire qu'il serait déjà obsolète, car alors que j'annonçais ma déconvenue à la secrétaire responsable de ma section à l'école, je m'entends répondre: "C'est pas un problème si tes papiers et diplômes ne sont pas au nom d'Eric, je vais m'arranger pour t'inscrire tout de même, au besoin en expliquant la situation." Je pense qu'à la fin de l'année, un bouquet de fleurs s'impose pour la remercier ! Donc j'ai appeler ma notaire dans la foulée, j'ai un rendez-vous mardi où je saurais si c'est dans la poche ou si je me replonge dans les pages jaunes...
Lundi, injection de T. L'infirmière me demande les effets secondaires constatés jusqu'içi, mis à part ma mue, et alors que je baissais mon caleçon: "déjà, ta pilosité s'est développée!". Je confirme, puis réalise: merde, elle voit ça sur mes fesses? C'est une partie de mon corps que je n'avais pas pensé à surveiller, mais je dois constater que là aussi la testo a eu son petit effet... J'veux devenir un homme, pas un ours ! ^^"
Phrase du jour, venant d'une serveuse de mon restaurant qui parlait de moi en employant le masculin (normal quoi !) en réponse à mon chef de parti (spécialiste des "Eric, elle"...) qui s'en étonnait: "bah oui, c'est un garçon, est-ce que je te parle au féminin à toi?". Dommage, je n'ai pas vu sa tête !
Lundi, injection de T. L'infirmière me demande les effets secondaires constatés jusqu'içi, mis à part ma mue, et alors que je baissais mon caleçon: "déjà, ta pilosité s'est développée!". Je confirme, puis réalise: merde, elle voit ça sur mes fesses? C'est une partie de mon corps que je n'avais pas pensé à surveiller, mais je dois constater que là aussi la testo a eu son petit effet... J'veux devenir un homme, pas un ours ! ^^"
Phrase du jour, venant d'une serveuse de mon restaurant qui parlait de moi en employant le masculin (normal quoi !) en réponse à mon chef de parti (spécialiste des "Eric, elle"...) qui s'en étonnait: "bah oui, c'est un garçon, est-ce que je te parle au féminin à toi?". Dommage, je n'ai pas vu sa tête !
17.10.06
Loren Cameron

J'ai retrouvé l'une des photos dont je parlais dans mon post du 24 Août: "C'est l'une des premières photos de ftms que j'ai vu, et je fus impressioné par la virilité que dégageait ce gars. Lui, il aurait eu un corps de femme??"
Ce gars ci-contre, c'est Loren Cameron. Je suis tombé sur lui grâce au site Successful TransMen, qui réunit des photos et des liens d' "hommes trans qui ont réussi leur transition" d'origines diverses.
8.10.06
3.10.06
Il y a une chose que je n'ai pas eu le temps de raconter hier. J'en parlais il y a une demi-heure avec mon infirmière... Si tout se passe bien du point de vue de ma transition à l'école, il n'en va pas de même à mon restaurant. On ne peut pas dire que mon identité masculine est acceptée et intégrée par tous les membres de la brigade en cuisine. Être l'objet de curiosités ne me dérange pas vraiment, répondre aux questions du plongeur (sur les opérations, sur le pourquoi du comment) ou de mes collègues non plus... Sauf si ce qu'ils retiennent de mes réponses c'est essentiellement que, pour le moment, je suis toujours physiquement une fille.
"Aurélie et Eric, toutes les deux..." ... "Eric, elle..." ... me parviennent parfois aux oreilles et, à tort, je ne me permets pas toujours de relever et de corriger. Parfois, ils rectifient d'eux-même. Ou il arrive que je les fusille du regard : "Ca se voit, t'as la haine dans ton regard" m'as sorti un jour Aurélie. Mais il va falloir que j'apprenne à ouvrir ma gueule. Que je mette les points sur les i. Je l'ai réalisé lorsque, samedi dernier, j'ai vu sur le planning de la semaine "Caroline", barré d'un trait, et au-dessus "Eric"... J'avais tellement la rage lorsque j'ai lu ça en arrivant ! Envie de prendre un marqueur, un tipex pour rendre Caroline ilisible. Et puis à la fin du service, j'avais oublié. Oublier d'y penser seulement, mais cela m'est revenu très vite.
"Il faut que tu en parles à ton responsable de stage. C'est admirable que tu fasses ton traitement et ton apprentissage en même temps, mais il faut que tu te fasses respecter tout de suite. Tu ne peux pas avoir pour eux la même indulgence que pour tes amis ou ta famille, sinon tu va te faire bouffer. Laisse pas passer ça, c'est le moment de ne pas être une mauviette, comme on dit. Il faut apprendre à être grande gueule !" "Faut taper du poing sur la table, prouver ta virilité, et avec un grand V!" C'est en substance ce que m'as dit mon infirmière. Ca rebooste, et en même temps ça intimide. Je suis tellement habitué à prendre sur moi, à encaisser, ce qui est rarement la solution de facilité... Me plaindre, même avec légitimité, n'est pas vraiment dans ma nature (sauf pour être totalement de mauvaise foi sur des futilités ^^). Apprendre à ouvrir ma gueule, à taper du poing... Est mon prochain objectif.
"Aurélie et Eric, toutes les deux..." ... "Eric, elle..." ... me parviennent parfois aux oreilles et, à tort, je ne me permets pas toujours de relever et de corriger. Parfois, ils rectifient d'eux-même. Ou il arrive que je les fusille du regard : "Ca se voit, t'as la haine dans ton regard" m'as sorti un jour Aurélie. Mais il va falloir que j'apprenne à ouvrir ma gueule. Que je mette les points sur les i. Je l'ai réalisé lorsque, samedi dernier, j'ai vu sur le planning de la semaine "Caroline", barré d'un trait, et au-dessus "Eric"... J'avais tellement la rage lorsque j'ai lu ça en arrivant ! Envie de prendre un marqueur, un tipex pour rendre Caroline ilisible. Et puis à la fin du service, j'avais oublié. Oublier d'y penser seulement, mais cela m'est revenu très vite.

"Il faut que tu en parles à ton responsable de stage. C'est admirable que tu fasses ton traitement et ton apprentissage en même temps, mais il faut que tu te fasses respecter tout de suite. Tu ne peux pas avoir pour eux la même indulgence que pour tes amis ou ta famille, sinon tu va te faire bouffer. Laisse pas passer ça, c'est le moment de ne pas être une mauviette, comme on dit. Il faut apprendre à être grande gueule !" "Faut taper du poing sur la table, prouver ta virilité, et avec un grand V!" C'est en substance ce que m'as dit mon infirmière. Ca rebooste, et en même temps ça intimide. Je suis tellement habitué à prendre sur moi, à encaisser, ce qui est rarement la solution de facilité... Me plaindre, même avec légitimité, n'est pas vraiment dans ma nature (sauf pour être totalement de mauvaise foi sur des futilités ^^). Apprendre à ouvrir ma gueule, à taper du poing... Est mon prochain objectif.
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