12.11.06

Si, Maman, si...

"Si, maman, si
Si, maman, si
Maman, si tu voyais ma vie
Je pleure comme je ris
Si, maman, si
Mais mon avenir reste gris
Et mon cœur aussi"

C'était la chanson que je dédiais à ma mère il y a à peine plus d'un an. Quand j'allais mal et que je pensais qu'elle ne le voyait pas, quand toutes mes crises semblaient avoir pour seule explication "l'adolescence, ca lui passera" à ses yeux, quand elle essayait maladroitement de me parler et que je me fermais comme une huitre, quand j'accumulais de la rancoeur contre mes parents ...

S'il y a une réussite dans ma transition, un point positif indéniable, c'est que je puisse parler de tout cela au passé, c'est cette impression qu'elle m'a rapproché de ma mère. Cet abcès crevé, le temps de cicatriser les plaies, on a mis des mots sur nos douleurs: pour elle, celle de "perdre" une fille, pour moi celle de faire souffrir mes proches juste à cause de ce que je suis. En paroles et en actes, elle a su me montrer à quel point son attachement à son enfant surmontait toutes les différences et les difficultées; je n'ai jamais autant pu sentir, presque palper cet amour maternel que durant ces derniers mois et ça c'était inespéré...

En parlant de nous deux, on dérive sur nous quatre et de fil en aiguille, on peut aborder tous les sujets, discuter de tout et de rien. Une relation banalisée, en somme. À l'heure où j'etouffe quelque peu dans ma chambre d'enfant, où j'attends avec impatience mon déménagement puis mon indépendance, je suis heureux que nous soyons arrivé à ce stade. Autrement, j'aurais pu partir avec un sentiment d'échec ou d'inachevé...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Sentiment d'inachevé, déception de ne pas avoir réussi à surmonter cela... je suis vraiment contente pour toi, je sais ce que c'est et c'est vrai qu'une fois parti dans les conditions qui ont été les tiennes, dans celles qui sont les miennes, rien ne s'arrange...