Cela fait 2 mois et un jour que j'ai annoncé la nouvelle à mes parents. Depuis la situation a évoluée.
Un jour ma mère est rentrée dans ma chambre, et m'a dit son sentiment. Si cela se faisait, ce serait comme si elle perdait sa fille, comme si elle était morte. Elle devrait faire son deuil, et puis faire comme si elle avait adopté un petit garçon. Elle sanglotait. Il y a quelques années, je ne pensait pas que des larmes pouvaient couler sur les joues de mes parents. Pour moi, ma mère ne savait pas pleurer. Et puis c'est arrivé, quelques rares fois. Dans ces moments là, c'est un monde qui s'écroule; je me tiens immobile, interdit, devant cette incohérence...
Puis durant un mois, on en a très peu parlé. Mais de son côté, elle s'informait, elle a demandé conseil: à leur avocat, à notre médecin de famille, au curé... Un dimanche, après sa sieste, elle est venue dans la cuisine, les yeux rouges. Elle voulait reprendre la discussion, mais son chagrin l'interrompait. Je ne suis pas son seul problème, il y a mon père également, mon père qui noie son chagrin dans l'alcool. Pour la première fois depuis ma petite enfance, je l'ai prise dans mes bras. Je m'en suis voulu, je me suis reproché toutes ces peines que je déclenche autour de moi.
Depuis, on en discute plus fréquemment, plus calmement. Mercredi dernier, on a fait le point. Elle a résumé sa pensée sur moi: "Je ne m'oppose pas, mais j'ai peur pour toi. Si dans 10, 20 ans tu es malheureuse à cause de ce choix, je serais encore là pour le constater.", et sur mon père: "Je veux vivre. Je veux vivre..."...
Mon père, lui, n'a quasiment jamais remis le sujet sur le tapis. Un soir une conversation a dérivé là dessus, mais il était saoul, et moi buté... Il avait des phrases qui me mettait hors de moi: "Tu n'es rien!", le ton est monté trop vite et trop haut. Il me disait aussi s'en foutre d'avoir une fille ou un garçon... Mais je sais bien qu'il en est rien. Je connais ses doutes, ses peurs et sa peine grâce à ma mère et à Corinne, mais lui ne m'en parlerait pas. Corinne, c'est une psychologue, amie de son avocat, qui a été embarquée dans l'histoire... Je leur ai passé un livre, "De quoi souffrent les transsexuels?" et je sais qu'il l'a terminé, mais je n'ai pas eu d'écho.
Ce midi mes parents se sont engueulés à mon sujet, ma mère m'a rapporté qu'il lui reprochait d'être "passée dans [mon] camp". Il ne supporte pas de la voir accepter de mieux en mieux quand lui devient de plus en plus réticent, voir refuse catégoriquement à présent...
Voilà où j'en suis, où on en est. Il y a du meilleur et du pire. En tout cas de la peine et des souffrances... Et de l'amour? Aussi, surement...
Un jour ma mère est rentrée dans ma chambre, et m'a dit son sentiment. Si cela se faisait, ce serait comme si elle perdait sa fille, comme si elle était morte. Elle devrait faire son deuil, et puis faire comme si elle avait adopté un petit garçon. Elle sanglotait. Il y a quelques années, je ne pensait pas que des larmes pouvaient couler sur les joues de mes parents. Pour moi, ma mère ne savait pas pleurer. Et puis c'est arrivé, quelques rares fois. Dans ces moments là, c'est un monde qui s'écroule; je me tiens immobile, interdit, devant cette incohérence...
Puis durant un mois, on en a très peu parlé. Mais de son côté, elle s'informait, elle a demandé conseil: à leur avocat, à notre médecin de famille, au curé... Un dimanche, après sa sieste, elle est venue dans la cuisine, les yeux rouges. Elle voulait reprendre la discussion, mais son chagrin l'interrompait. Je ne suis pas son seul problème, il y a mon père également, mon père qui noie son chagrin dans l'alcool. Pour la première fois depuis ma petite enfance, je l'ai prise dans mes bras. Je m'en suis voulu, je me suis reproché toutes ces peines que je déclenche autour de moi.
Depuis, on en discute plus fréquemment, plus calmement. Mercredi dernier, on a fait le point. Elle a résumé sa pensée sur moi: "Je ne m'oppose pas, mais j'ai peur pour toi. Si dans 10, 20 ans tu es malheureuse à cause de ce choix, je serais encore là pour le constater.", et sur mon père: "Je veux vivre. Je veux vivre..."...
Mon père, lui, n'a quasiment jamais remis le sujet sur le tapis. Un soir une conversation a dérivé là dessus, mais il était saoul, et moi buté... Il avait des phrases qui me mettait hors de moi: "Tu n'es rien!", le ton est monté trop vite et trop haut. Il me disait aussi s'en foutre d'avoir une fille ou un garçon... Mais je sais bien qu'il en est rien. Je connais ses doutes, ses peurs et sa peine grâce à ma mère et à Corinne, mais lui ne m'en parlerait pas. Corinne, c'est une psychologue, amie de son avocat, qui a été embarquée dans l'histoire... Je leur ai passé un livre, "De quoi souffrent les transsexuels?" et je sais qu'il l'a terminé, mais je n'ai pas eu d'écho.
Ce midi mes parents se sont engueulés à mon sujet, ma mère m'a rapporté qu'il lui reprochait d'être "passée dans [mon] camp". Il ne supporte pas de la voir accepter de mieux en mieux quand lui devient de plus en plus réticent, voir refuse catégoriquement à présent...
Voilà où j'en suis, où on en est. Il y a du meilleur et du pire. En tout cas de la peine et des souffrances... Et de l'amour? Aussi, surement...
3 commentaires:
Mon père c'est pareil... cependant devant moi il utilise les pronoms masculins et mon prénom mais au fond il a beaucoup de mal à en parler et ne comprend pas... j'ai entendu ma mère et mon père se disputer à ce sujet là, il disait... "ce sera toujours une fille pour moi et c'est tout" puis à ma mère "tu es de son côté" !
Il faut de la patience parfois ça marche parfois non...
ben tu sais c'est pas toi qui fais souffrir tes parents se font souffrir tout seul
de plus cette histoire de deuil..
t'es tjs toi y a personne a enterrer
ta tete tes sentiments et meme ton genre change pas
c'est l'image qui change..
Il ne faut pas que tu culpabilises, il est normal je pense que tes parents aient un peu de mal. Je ne pense pas qu'ils aient connus beaucoup de trans avant et ils ont du se poser la question que beaucoup de parents se posent quand leur enfant fait quelque chose qu'ils ne comprennent pas : est-ce que cela vient de moi ? Ce n'est pas péjoratif ce que je dis, si je parle de cette question c'est que j'ai remarqué que les parents se posaient cette question à chaque difficulté rencontrée avec leur enfant.
En tous cas courage et surtout ne culpabilise pas, tes parents se feront à l'idée que tu es un garçon :o)
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