28.4.06

Anecdotes

Une journée parmis d'autres...
Avant de prendre ma pause 15h-18h45, je suis allé parler au chef qui se trouvait dans l'entrée du restaurant, là certains clients stagnaient en attendant que l'on leur apportes leurs affaires laissées au vestiaire. Bref, la discussion avec le chef terminée et les clients partis, le gérant s'approche de moi pour me dire: "lorsque les clients sont là, tu te mets en retrait. Surtout tant que tu seras habillé ainsi..." Ce qui est compréhensible lorsqu'on sait combien mon style vestimentaire (baggy, et aujourd'hui j'avais un t-shirt noir avec une tête de mort!) détonne dans cet établissement. Derrière moi une voix ajoute: "tant que tu ne seras pas habillé en fille!" et je n'ai pas réussi à discerner si le ton était plus blagueur que sérieux...
Je ne sais pas si je l'ai déjà écrit, mais au restaurant je suis (forcément) considéré comme une fille. Bon, cela ne me gène pas de répondre à "Caroline", ce prénom reste celui inscrit sur mes papiers, mais je prends sur moi lorsqu'on m'appelle "jeune fille" ou encore "mistinguette"! Dernier exemple en date, le chef: "Mistinguette, il faut la faire morfler ce soir!" (c'était sérieux mais il y a tout un contexte qui va avec). Ce qui me sidère c'est que, malgré mon côté masculin bien prononçé, qui me fait passer pour une butch chez toute personne qui me prend pour une fille, ils sont persuadés que je préfère les garçons: fille = aime les garçons, l'hétérocentrisme dans toute sa splendeur!
Si je reste dans ce restaurant l'année prochaine, le personnel sera mis au courant de mon évolution, et cela promet de belles anecdotes à partager...

Je me rends à Bastille pour aller au centre GBLT où se trouve la permanence de l'ASB (association du syndrôme de Benjamin, nom savant de la transsexualité). Là je peux être pleinement moi-même, Eric et présenté en tant que tel, sans occulter mon identité trans puisque c'est elle qui m'a mené jusqu'à cette association. J'y ai rencontré un sacré personnage, Rochelle (je pense que c'est son nom de scène...), une femme dont jamais je ne me serais douté qu'elle avait un passé d'homme si elle n'en avait pas fait mention. Et j'ai entendu combien la tolérance entre trans a ses limites alors que l'on parlait de Gilberte, 80 ans, qui a raté sa tentative de suicide. Biographie rapide: après la mort de sa femme avec laquelle Gilbert a vécu 30 ans d'amour fou (et alors que sa part féminine était satisfaite par la possibilité de se travestir dans le sein du couple), Gilberte a décidé de se dévoiler au monde au grand dam de ses enfants qui veulent placer leur père (donc Gilberte) sous tutelle. La polémique étant cette opinion : franchement, il y a un âge où commencer une transition relève du pur délire.
J'étais venu pour voir Vincent, président de l'ASB, que j'ai trouvé tout heureux de patienter encore seulement un mois avant d'avoir sa mammectomie, et qui m'avoue un peu plus tard que vu sa situation (son père est mort, ses soeurs l'ont rejeté ainsi que le reste de sa famille), si sa femme le quittait il n'aurait plus personne et perdrait la raison de tout ses projets (y compris sa transition) et rien qui le rattacherait à la vie.
Apparament les sujets de conversation ne respiraient pas la joie de vivre mais pourtant je suis sorti de là avec une bouffée d'air frais dans les poumons. Peut-être est-ce juste que ces drames individuels me rappellent que ma vie est plus facile que d'autres...

Une envie pressante m'a conduit dans les toilettes publiques du métro sur les coups de 18h, sachant qu'elles ferment à 18h15. La dame pipi me regarde entrer d'un mauvais oeil et me demande abruptement: "c'est pour faire pipi???"... O_o... J'acquiesce. "C'est par là!", me montrant du doigt les pissotières. Je m'y rends docilement (elle avait l'autorité à la fois des mamma blacks et des petites femmes - je la dépassais :p - qui débordent d'énergie) avant de réaliser ma bétise, évidemment je ne peux les utiliser.
Je fais marche arrière en direction des toilettes (mixtes, je précise), et elle me barre le chemin en criant que si j'avais juste un pipi à faire, je pouvais bien aller là, que j'avais pas besoin de toilettes, d'ailleurs elle avait déjà tout nettoyé, non non non, et puis elle les connait les jeunes, ils disent pipi pipi en fait ils se droguent dans les toilettes, elle, elle a pas le temps de me laisser me droguer, elle part dans 5min. J'ai renoncé face à la mini mamma hystérique, et une fois dans le métro je me suis dit que j'étais trop bête de pas avoir pensé à me faire passer pour une fille! Ca marche encore, souvent même sans que je ne le fasse exprès...
Note pour plus tard: lorsque je serais un garçon moins féminin, il faudra que je m'achète un de ces gadgets pour uriner debout.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

faut dire que ta un prince albert ( piercing du gland) et que tu es obligé de t'assoire sinon ça gicle dans tous les sens :)